Il l’a quitté depuis un an. Parti à la recherche, des cailloux, des éclats. Il n’a pas retroussé ses manches. Avant d’immerger ses bras, dans la terre. La mémoire. En croyant pouvoir déraciner les mauvaises herbes. Dans chaque caillou. Ramassé du rêve. Il a entendu sa voix, couler. Dans chaque éclat. Cueillit de l’arbre. Il a entendu un écho. Un écho, qu’il n’a pas encore réussit, à retenir dans le creux de sa main. A planter dans les yeux, du premier inconnu. Des grenouilles avaient sauté, dans ses yeux. Par milliers. Il ne buvait l’eau, qu’à la lueur d’une bougie.
Il y a un an, en partant, il a déchiré une page. Il n’a pas su. Quel goût peut bien avoir la rivière. Peut-être. Celui des prostituées, qu’on y a noyé. En les jetant du haut des ponts. Dans ses bagages. Il avait emmené. Une femme un chat et un soleil. Tous trois réfractaires, on aurait cru qu’ils faisaient parties de la même famille. Ou de la même main.
Il a été sa femme. Elle a été sa femme. Toutes les deux elles ont été. Des hommes. La nuit il, levait, les yeux. Pour la regarder dans ses fenêtres. Elle baissait ses fenêtres pour le regarder. Dans les yeux. Elle ouvrait ses portes le jour, venu. A la senteur du café. Il lui ouvrait son ventre, elle y prenait place. Naturellement. Elle s’étalait elle sommeillait. Ou bien, elle laissait éclater ses bourgeons…
Il n’a osé cueillir, d’elle, que certains, mots. Qui se répètent depuis, avec son accent à elle. Comme des saisons primitives dans sa bouche. Il ne sait pas. S’il pourra jamais aimé. Un homme. Ou. Une femme. Autant qu’il l’a aimé, elle.
TOULOUSE
Un vendredi à vingt trois heures.
Un an et un jour après avoir quitté mon paîs pour bledi.
Un an et un jour après avoir quitté mon paîs pour bledi.

toujours en exode, de son propre corps, de sa propre musique, là, dans la bouche de l'ombre, là exactement il se tient, mon frère de l'ailleurs, lui qui a tranché le fleuve de nos langues pour le laisser courir dans le chemin caillouteux de nos amitiés, lui qui a jeté un pont vers la femme qui se cachait en chacun de ses frères, qu'elle apprenne à parler avec l'étoile, c'est qu'entre nous il y eut le pain à sortir de la page du poème, et que demain il y aura encore le vin dans le creux de la voix... une Garonne, dans la nuit tunisienne
RépondreSupprimer