dimanche 31 mai 2009

Tables éteintes

On a dressé un buffet sur le toit du monde
Sur la table d’air
La nuit nous sert un repas froid
On boit à gorge déployée la moitié vide des verres

Les couteaux tranchent le vent
Les fourchettes piquent l’invisible

Et les bouches pleines mâchent
Des parts de distance
Où flottent les mots dans une haleine d’images

Sur la nappe de verre des nuages
Chacun a écrit un poème inversé
Pour écouter ce qui ne peut se dire

Mais la rougeur de l’aube a brisé le miroir

Dans les jardins
Les premières ombres
Sortant par les portes du silence

Courent dans les jardins pour rassembler les débris

Et c’est la vérité qui s’éteint
Dans le recto flatteur d’une langue de surface

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