vendredi 5 octobre 2007

Pages de Tunis - 051007



A Benjamin, mon frère.

Avec une pensée pour Maya Jribi & Néjib Chebbi.


Le soleil. Est sa propre faim. Sa propre, soif. Il ne sème rien, que son mutisme. Mouvant, comme la langue du sommeil.

Ses yeux boivent, la seule cécité, bourgeonnant, de ses yeux.

Il n’entend pas. Le soleil. La lumière sourdre et dormir sur l’herbe. De sa propre eau salée. Il n’entend, que l’écho, de l’éclipse à l’intérieur de sa peau.


Tu as appris du vent, la manière d’éplucher. Les dernières peaux mortes à la surface de ta peur. Sa manière de lacérer, de lécher, de lamper. De sur les yeux qui désirent l’oubli, les poussières ancêtres. Tu as appris, tu as appris l’étoile, par cœur. Tu as caressé la parole jusqu’à ce qu’elle s’effeuille. Sous ta peur. Jusqu’à ce qu’elle rejoigne la neige. Cassée par le feu. Jusqu’à ce qu’elle la rejoigne, dans le rêve. De l’arbre.


Que t’écrire ? Toi qui as faim. Qui sème ta faim. Toi qui te meures de ta propre faim. Que t’écrire ? Toi qui récoltes la faim. Toi qui te survie à ta propre faim.



Un vendredi à treize heures et quinze minutes


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