jeudi 15 novembre 2007

Pages de Tunis - 151107


à Bertrand C.

avec une pensée pour Marie T.


Je t’appelle. M’entends-tu ? Lève-toi. Parle, arrache ce serpent de ton ventre, que je le mange. Il fait froid. Sous tes paupières. Tu es blanche, un nuage passe sous ta peau. Tu as froid et j’ai froid. Je te couvres de moi et tu me couvres de toi. Tu n’es plus eau. Je ne suis plus terre. Nous nous neigeons l’un dans l’autre. Et tu as encore plus froid. Et j’ai encore plus froid. Entends-tu ? Parle-moi. Me sens-tu ? Attends-moi. Fait-il froid, là-bas. Aussi ? Que dois-je faire ? Dis-moi. Parle-moi. De là-bas. Attends-moi. Ta main s’effrite comme la lumière d’une étoile dans un ciel d’été. Te rappelles-tu quand nous avons compté les clins d’œil que la nuit nous a lancé ? Ta langue ne fend pas dans ma bouche. Me sens-tu ? Me sens-tu arrachant le serpent de ton ventre ? Entrailles de tes entrailles. Tu es glacée. Je gèle. Il fait noir. Tu n’es plus que l’écho de ton prénom. Je ne te vois plus. Où es-tu ? L’avez-vous vue ? L’avez-vous vue ?


Un jeudi à quatorze heures.


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